Seul le prononcé fait foi
M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Commémoration du 150ème anniversaire
du rattachement de la Savoie à la France
Chambéry -- Jeudi 22 avril 2010
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Messieurs les Présidents des Conseils Généraux de la Savoie et de la Haute Savoie,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Madame le Maire de Chambéry,
Mesdames et Messieurs,
Il y a 150 ans, la Savoie et Nice s'unissaient à la France. Cette union ne fut pas, comme si souvent dans l'histoire, le fruit ni d'un héritage dynastique ni d'une guerre de conquête.
Deux peuples qui se connaissaient, qui se comprenaient, qui se respectaient, qui s'aimaient, décidèrent de former une seule nation. La géographie, la langue, le sentiment, la raison les poussèrent dans les bras l'un de l'autre.
Quand le Piémont voulut unir l'Italie, la Savoie et Nice se sentirent à l'écart de ce grand projet. Elles se souvinrent alors qu'elles avaient été françaises et aspirèrent à le redevenir. La Savoie qui n'avait pas été conquise par la Révolution mais qui s'était donnée à elle par amour de la liberté, ne pouvait oublier son sang versé sur tous les champs de batailles de la République et de l'Empire. De ces victoires et de ces défaites qui avaient été aussi les siennes, de ces joies et de ces peines partagées durant 23 ans, elle avait gardé une nostalgie que rien n'avait pu arracher du cœur de tous les Savoyards.
Département français, la Savoie l'avait été parce qu'elle l'avait voulu, parce qu'elle l'avait librement choisi. Elle avait servi sa patrie d'adoption avec enthousiasme et avec une fidélité sans faille. Même aux heures les plus sombres, elle ne l'avait jamais abandonnée, jamais trahie, jamais reniée.
Elle s'était sentie bien dans la France.
Waterloo et le Congrès de Vienne l'avaient arrachée à sa nouvelle patrie sans que le peuple savoyard fût consulté.
Aussi, quand l'histoire lui permit de choisir à nouveau son destin, elle n'hésita pas.
Certes, la réunion de la Savoie et de Nice à la France fut d'abord une affaire diplomatique. Ce fut le prix que le Piémont consentit à payer à la France pour son soutien à sa politique italienne. Ce fut le prix du sang français versé à Magenta et à Solferino pour l'unité de l'Italie.
Le 2 avril 1860, Victor Emmanuel II, Roi de Piémont-Sardaigne, déclara : « Par reconnaissance pour la France, pour le bonheur de l'Italie, pour consolider l'union des deux Nations qui ont entre
elles des communautés d'origines, de principes et de destinées, il y avait un sacrifice à faire ; j'ai fait celui qui coûtait le plus à mon cœur... »
Mais c'est en définitive le peuple savoyard qui choisira son destin en approuvant à la quasi unanimité le rattachement de la Savoie à la Nation française par 136 566 voix sur 137 189 votants.
En 1860, les Savoyards se sont sentis français, confirmant par ce vote massif le choix qu'ils avaient déjà fait en 1792.
Ils n'ont cessé depuis lors de manifester leur attachement à la patrie qu'ils se sont choisie.
Si, comme on l'a dit, « la Nation française est un plébiscite de tous les jours », ce sont les Savoyards qui ont depuis 150 ans le mieux illustré cette formule.
Car c'est ici, dans cette Province, dernière venue dans la communauté nationale, que s'est manifesté, à chaque fois que les circonstances l'ont exigé, le plus ardent patriotisme français.
Qui pourra oublier le sacrifice héroïque des soldats et des francs-tireurs savoyards en 1870 ?
Qui pourra oublier les blessés, les mutilés, les morts couchés dans la boue des tranchés de la Grande Guerre à laquelle la Savoie paya un si lourd tribut.
Qui pourra oublier la résistance savoyarde, les maquis, les héros des Glières, les habitants des villages qui ravitaillaient, informaient, cachaient les partisans au péril de leur vie ?
Qui pourra oublier ces hommes courageux, ces femmes admirables, qui ont si bien incarné les vertus d'un peuple qui, en luttant depuis des millénaires avec la montagne et le climat, s'était forgé un caractère hors du commun ?
On a dit que c'était la neige qui en conservant les traces avait mené les Allemands jusqu'aux combattants des Glières. La nature savoyarde est souvent rude, impitoyable, éprouvante. Elle tend des pièges. Mais son austère grandeur tire les âmes vers le haut.
Aux Glières, il n'y avait pas que des Savoyards de souche. Mais tous communiaient dans le même esprit de sacrifice au milieu de ce décor grandiose qui semblait destiné de toute éternité à servir de cadre à la tragédie.
La tragédie a besoin de la grandeur.
Elle l'a trouva sur ce plateau sauvage où soufflait tout l'esprit de la Savoie.
L'esprit de la Savoie n'était pas que dans le décor. Il était aussi dans l'âme des Chasseurs Alpins qui a tant irrigué la résistance savoyarde et qui était si présente aux Glières.
Les traditions de cette arme d'élite magnifient les vertus savoyardes. Ses pages de gloire sont la gloire de la Savoie, même si tous les Chasseurs Alpins ne sont pas Savoyards. Elles sont la gloire de la France.
Je veux rendre hommage à ces combattants héroïques qui se sont tant battus pour notre pays dans toutes les batailles où son sort s'est joué.
Les troupes de montagne ont été engagées au Liban, au Tchad, en Côte d'Ivoire, au Kossovo, en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan...Partout où elles sont présentes, elles défendent nos valeurs. Je ne peux avoir ici qu'une pensée particulière pour le 13ème bataillon de Chasseurs Alpins de Chambéry dont 500 hommes sont engagés en Afghanistan et dont le comportement dans un contexte si difficile et si dangereux fait honneur à la France et à son armée comme il leur a toujours fait honneur au cours de son histoire.
Depuis 150 ans, c'est en étant fidèle à elle-même que la Savoie a été si profondément française.
Les Savoyards qui ont émigré jadis, si nombreux, hors de la Savoie, ont emporté avec eux les vertus que leur avaient transmises leurs aïeux. Elles étaient si fortes qu'ils n'ont pu les oublier et qu'ils les ont transmises à leur tour, intactes, à leurs enfants, engendrant en France, en Europe et dans le monde des générations d'entrepreneurs obstinés, de travailleurs courageux, de soldats, de fonctionnaires pénétrés de leurs devoirs.
Ceux qui sont venus en Savoie, qui n'y étaient pas nés ont été comme happés par sa personnalité si forte. Ils se sont imprégnés à leur tour de ses vertus, de son caractère.
Il y a une puissance assimilatrice de la Savoie qui vient de la nature et de la culture.
Le peuple savoyard est un très vieux peuple qui, depuis la préhistoire, n'a cessé de se mélanger, de se métisser, mais qui s'est très tôt forgé une unité, une identité. Depuis le premier comte de Savoie jusqu'à la réunion du duché de Savoie à la France, sept siècles se sont écoulés.
La France, c'est une multitude de petites patries qui se sont rassemblées pour en former une grande, mais qui ont gardé leur caractère et le souvenir de leur ancienne individualité. Derrière le centralisme et l'uniformité administrative, c'est la diversité qui depuis toujours domine. L'exode rural, les révolutions industrielles, les guerres, les immigrations, ont depuis longtemps mélangé les populations des vieilles provinces françaises sans les faire disparaître : elles vivent à l'intérieur de la culture et de l'identité françaises et chaque nouvel apport ajoute à cette richesse.
Et de toutes les provinces françaises la Savoie est l'une de celles qui se sont senties d'emblée les plus françaises sans rien renier de leur caractère propre, en ne cessant jamais d'affirmer leur personnalité.
La Savoie donne tous les jours la preuve que l'on peut être pleinement français et attaché à ses racines, que l'on peut être ouvert tout en s'efforçant de rester soi-même, que l'on peut être fidèle à son histoire et tourné vers l'avenir.
C'est par la valeur du travail et de l'effort, c'est par son esprit d'entreprise que la Savoie a arraché à la nature sa prospérité.
Considérons la réussite de la Savoie : elle est remarquable. La qualité de sa production agricole, son savoir-faire industriel, son succès touristique lui permettent de regarder l'avenir avec confiance. Elle a su tirer le meilleur parti de toutes ses ressources. De ses handicaps, elle a su faire une force. D'une nature rude, elle a su faire un atout. A l'origine de cette réussite, il n'y a rien d'autre ici que le génie d'un peuple, ses vertus foncières, son courage, son intelligence, son ouverture d'esprit, sa rigueur, son obstination.
Là où elle est placée, avec ce qu'elle a accompli depuis un siècle et demi, avec ce qu'elle a su préserver de son authenticité, la Savoie possède tous les moyens de sa réussite future. Mais si les succès sont remarquables, rien pour autant n'est acquis.
La réussite de la Savoie s'inscrit dans celle des grandes politiques nationales qui ont dans le passé associé efficacement l'initiative publique et l'initiative privée.
Dans les infrastructures, l'aménagement du territoire, le tourisme, l'agriculture, la politique industrielle, l'impulsion publique a été décisive. Elle le sera encore dans l'avenir.
La Savoie a besoin de nouvelles infrastructures, d'une énergie pas trop chère, d'une rénovation de son offre touristique, d'un renouvellement de sa base industrielle ébranlée par la mondialisation et par la crise, d'un effort de recherche qui lui permette de prendre une avance technologique des domaines de pointe où elle a tout pour réussir.
Elle a besoin d'une politique d'aménagement transfrontalière qui lui permette de tirer le meilleur parti de sa situation.
La candidature d'Annecy aux Jeux Olympiques est le symbole de cette volonté collective de se projeter dans l'avenir et de construire un nouveau modèle de développement pour le XXIe siècle.
L'État mettra tout en œuvre, soyez-en sûrs, pour qu'Annecy soit choisie.
Je veux dire aussi que, s'agissant de cette grande infrastructure d'avenir qu'est la liaison Lyon-Turin, tout sera fait pour que le calendrier prévu, sur lequel l'Italie et la France se sont
mises d'accord, soit respecté.
Je sais que les deux départements de la Savoie réfléchissent à la possibilité de se réunir en un seul pour regrouper les moyens et rendre à la Savoie son ancienne unité administrative. Je ne peux que me réjouir de cette évolution qui dans le cadre de la réforme à venir permettra d'adapter notre organisation territoriale aux besoins et aux réalités locales qui ne sont pas forcément les mêmes dans chaque région.
Il y a dans la Savoie comme un condensé de France.
D'une France qui veut rester un creuset de valeurs fortes, d'une France qui a le goût de la liberté, la passion de l'égalité, le sens de la fraternité.
D'une France qui est l'héritière de vingt siècles d'histoire, de vingt siècles de civilisation et qui en est fière.
D'une France qui ne veut pas voir disparaître tous ses villages, tous ses clochers, toutes ses usines, toutes ses fermes parce qu'ils font partie de son identité.
La Savoie a ses villages, semblables à tous les villages de France avec leurs clochers, leurs monuments aux morts où sont gravés tant de noms. Elle a ses lieux de mémoire. Elle a ses usines, ses champs, ses pâturages. Elle, qui a su faire vivre ses vallées industrieuses, ses appellations d'origine contrôlées, son immense domaine skiable, elle sait que pour vivre elle a besoin de l'équilibre de toutes ses parties, qu'elle a besoin de ses ouvriers, de ses paysans, que s'ils partaient tous, si elle abandonnait des pans entiers de son territoire, elle y perdrait son âme, sa culture, sa richesse.
Une partie de l'avenir de la France se joue dans les montagnes et les vallées de la Savoie. Dans la mécanique de précision, dans le décolletage, dans l'agriculture de montagne, dans les sports d'hiver, la Savoie a acquis toute seule une réputation mondiale. La capacité de la France à préserver cette réputation, à la valoriser, est un enjeu majeur pour notre pays.
La Savoie doit être le laboratoire d'un nouveau modèle de développement, d'un nouvel équilibre entre l'homme et la nature mais n'en faisons pas une réserve d'où l'homme serait exclu, où il n'y aurait plus d'activité humaine.
La grande réussite de la Savoie c'est d'avoir su faire vivre la montagne, c'est d'avoir mis de la vie dans les vallées les plus reculées, c'est d'avoir construit des villes, des villages, des routes, des ponts, des barrages, des usines, des stations de sport d'hiver.... sans que la Savoie soit défigurée comme l'ont été tant d'autres régions dans le monde et même en France.
La grande réussite de la Savoie, c'est d'avoir enraciné des emplois dans la montagne, dans les vallées.
La grande réussite de la Savoie, c'est qu'elle produit, c'est qu'elle crée, c'est qu'elle vit.
Il y a des progrès à faire en matière de développement durable, de protection de l'environnement et de la biodiversité. Il faut préserver ce patrimoine exceptionnel que sont les Alpes mais nous devons trouver un équilibre pour qu'elles continuent à vivre, pour que des familles continuent de s'y installer, de s'y enraciner.
Nous ne commémorons pas aujourd'hui ce 150e anniversaire de la réunion de la Savoie et de la France pour nous enfermer dans le passé.
Si beaucoup de Savoyards d'aujourd'hui ne sont pas nés en Savoie, si beaucoup d'autres sont les enfants des immigrés italiens, espagnols, portugais, polonais, algériens qui, tout au long du XXe siècle sont venus apporter à la France le renfort de leurs bras et de leur cœur, cette histoire est quand même la leur parce qu'elle n'est pas seulement celle des Savoyards de vielles souches. Elle est l'histoire de tous les Français car la première chose que l'on partage dans une Nation, c'est une histoire commune.
Et dans le souvenir émouvant de cette union qui donna à la France son visage définitif, dans l'histoire de cette province si tardivement rattachée, il y a l'histoire de tous ceux qui ont un jour décidé de devenir Français et de prendre en partage l'histoire, la culture, les lois, les idéaux de la France.
La commémoration de la réunion à la France de la Savoie et de Nice c'est celle de notre unité nationale et des valeurs qui la fondent : le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, l'égalité des droits et des devoirs, l'égalité des chances, la reconnaissance du mérite, le patriotisme...
L'histoire de la Savoie est exemplaire puisque dix ans à peine après le rattachement les soldats se battent dans la guerre de 1870 avec une ardeur sans égale.
L'histoire économique est aussi édifiante. Faisant figure de départements sous-développés en 1860, la Savoie et la Haute-Savoie se classent un siècle plus tard respectivement au 8ème et au 6ème rang des départements français pour le niveau de vie. En quelques décennies d'efforts et de travail l'image du « petit ramoneur savoyard » a disparu. De péjoratif « savoyard » est devenu synonyme de grande vertu.
Louis Armand parlant pour la Savoie lors des cérémonies du 100ème anniversaire disait qu'il avait fallu deux conditions pour que ce miracle s'accomplisse : la première fut l'entrée de la Savoie dans l'économie française. La seconde fut la qualité des hommes qui ne sont pas restés passifs.
Ce que la Savoie a accompli c'est en quelque sorte l'idéal que notre République s'assigne pour chaque Français et pour chaque région française.
Pourquoi l'intégration de la Savoie a-t-elle si bien réussi malgré les handicaps du départ ? Parce que la France a su se montrer accueillante mais aussi parce que les Savoyards se sont donnés du mal.
Nous sommes ici dans une région où depuis toujours l'on travaille et l'on se bat sans rien demander, où l'on trouve normal de faire son devoir, où l'on a des valeurs.
Les Savoyards ont apporté à la France un état d'esprit que l'on aimerait parfois voir plus répandu et dont l'on a pu mesurer la grandeur dans les épreuves.
Il y a dans l'intégration de la Savoie à la Nation une valeur d'exemple qui ne doit pas nourrir je ne sais quelle nostalgie mais qui doit être une valeur pour le présent et pour l'avenir.
Il y a dans l'intégration de la Savoie à la Nation une leçon à tirer pour chacun d'entre nous sur la signification que nous donnons à la France et sur ce que nous voulons en faire.
Si les Savoyards, comme les Niçois, ont tant voulu devenir Français, eux qui formaient au cœur de l'Europe une si vieille nation, c'est parce qu'ils y ont reconnu leur intérêt mais aussi leur idéal. Au chant des Allobroges, ce chant de liberté pour tous les peuples opprimés que chantaient tous les Savoyards, seule la France, à leurs yeux, pouvait répondre parce qu'elle leur offrait l'espérance de demeurer à jamais des hommes libres.
Michelet a dit joliment « Les provinces françaises se sont comprises, se sont aimées ». Si nous voulons transmettre à nos enfants la France que nous avons reçue en héritage, si nous voulons
pouvoir continuer de défendre notre liberté, notre langue, notre culture dans le monde, nous devons continuer cet effort multiséculaire pour nous comprendre les uns les autres et nous aimer assez
pour rester unis. Car la France, si prompte à se diviser, n'est forte, nous le savons tous, que lorsqu'elle est rassemblée.
Ayons confiance dans notre pays, dans ce qu'il peut accomplir, soyons fiers de lui, de ses valeurs, c'est un grand et beau pays.
Vive la Savoie,
Vive la République et
Vive la France !
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Cérémonie du 150e anniversaire du rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France ( 10 juin 2010 )
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Cérémonie du 150e anniversaire
du rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France
Hôtel de Lassay
Jeudi 10 juin 2010
http://www.assemblee-nationale.fr/13/evenements/savoie-nice.asp
Monsieur le ministre, cher Christian ESTROSI,
Messieurs les Présidents, cher Christian MONTEIL,
cher Hervé GAYMARD, cher Eric CIOTTI,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le professeur VARACHIN,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Il y a cent cinquante ans jour pour jour, le Sénat et le Corps législatif ratifiaient le traité par lequel la Savoie et Nice allaient se rattacher à la France. Par un clin d’œil de la destinée, c’est à un député de la Haute-Savoie qu’il revient de vous accueillir ici, à la présidence de l’Assemblée nationale, pour célébrer, à cor sinon à cri, cet événement important de notre histoire.
Il y aurait beaucoup à dire sur le sens même du mot « rattachement », qui indique non seulement un attachement, mais encore l’idée d’un lien très fort, d’une solidarité de destin, objective et assumée.
Vous le savez, la Savoie et Nice avaient déjà fait partie de l’ensemble français à l’issue des guerres de la Révolution et de l’Empire : mais on ne parla pas de « rattachement » alors. Réunion forcée, prématurée et mal préparée, cette première greffe n’a pas pris et les populations, à l’issue du Congrès de Vienne de 1815, ont retrouvé sans déplaisir leurs libertés locales.
Le rattachement de 1860, lui, a scellé nos trois départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et des Alpes-maritimes dans une union solide et durable avec le reste de la France.
En tant que Président de l’Assemblée nationale, je ne peux guère faire l’apologie de Louis-Napoléon Bonaparte, l’homme du coup d’Etat de 1851, qui décida de supprimer la tribune parlementaire… Mais je n’oublie pas que mon prédécesseur Philippe Séguin a su mettre en avant le bilan imposant de Napoléon III, un personnage complexe qui ne se résume pas au « Napoléon-le-Petit » fustigé par Victor Hugo.
Et je sais aussi que Christian ESTROSI sera d’accord avec moi pour reconnaître au maître du Second Empire ce génie politique grâce auquel non seulement la Savoie et Nice allaient devenir françaises, mais rejoindraient la France à l’issue d’un vote massif des populations.
Dans l’ancien duché de Savoie, on ne décompta que 235 bulletins « non » sur 135 000 électeurs inscrits. A Nice : 160 « non » sur 31 000 inscrits. Bien sûr, il y aura toujours la possibilité d’ergoter sur les conditions des plébiscites, l’absence d’isoloirs, la campagne des prêtres en faveur d’une France qu’ils croyaient plus cléricale – et où les ministres du culte étaient rétribués trois fois plus qu’en Piémont-Sardaigne, dans le cadre du Concordat… Ces analyses, nous les connaissons, mais elles n’infirment pas un vote qui se révéla massivement favorable à la France et, surtout, qui ne fut jamais remis en cause. L’irrédentisme mussolinien, l’occupation italienne pendant la seconde guerre mondiale n’ont pas rencontré l’adhésion des Savoyards et des Niçois qui, en trois générations, se sentaient parfaitement Français. Pensons au plateau des Glières, cette enclave de liberté républicaine dans la France occupée, qui sut rendre espoir au pays tout entier ! Pensons à la ferveur qui entoura le général de Gaulle quand, en 1960, il vint en Savoie et à Nice pour célébrer le centenaire du rattachement. Quant aux manifestations récentes d’une tentation séparatiste, force est de constater qu’elles sont restées marginales et folkloriques.
Bien sûr, tous ici nous sommes fiers de nos attaches alpines, qu’elles soient savoyardes ou niçoises. Mais les singularités que nous revendiquons ne nous éloignent pas de la France, elles nous y ancrent au contraire, puisque c’est avec fierté que nous apportons au pays cette ardeur, cette ténacité, ce sens des réalités, qu’on prête souvent aux habitants de nos trois départements.
De même, les Français que nous sommes ne renoncent pas à leurs caractères français pour se sentir pleinement Européens, et peut-être même que notre position géographique, ouverte sur les frontières de l’Est, nous préparaient mieux que d’autres à cette Europe de la libre circulation des capitaux et des hommes qui constitue maintenant notre grande patrie.
Au fond, l’anniversaire que nous célébrons nous donne peut-être l’occasion inattendue de réconcilier Napoléon III et Victor Hugo : l’un voulut la France avec la Savoie et Nice, l’autre appela de ses vœux les Etats-Unis d’Europe, et tous deux ont aujourd’hui satisfaction.
S’il fallait encore citer un grand homme, un homme d’Etat, c’est à Cavour que je penserais, Cavour qui, du côté piémontais, fut l’autre artisan du rattachement. Pour réaliser l’unité italienne, il lui fallut dire adieu aux sujets du roi de Piémont vivant sur le versant occidental des Alpes, et voici ce qu’il fit afficher à leur intention :
« Si vous devez suivre d’autres destinées, faites en sorte que les Français vous accueillent comme des frères qu’on a depuis longtemps appris à apprécier et à estimer. Faites que votre réunion à la France soit un lien de plus entre les deux nations, dont la mission est de travailler de concert au développement de la civilisation. »
Le vœu de Cavour, vous en conviendrez avec moi, est devenu réalité.
Notes prises par M.René Joennoz, adhérent de la Savoisienne Philanthropique de Lyon, lors du Congrès Aux sources de l’annexion de la Savoie à la France (1860)
organisé les 18, 19 et 20 mars 2009 par l'Université de Savoie et les Archives départementales de Haute-Savoie et de Savoie
un doument officiel sera diffusé par les Archives ultérieurement
1. Mercredi 18 mars 2007, 9h30, Annecy, Archives départementales de la Haute-Savoie
M. MUDRY, 1er vice-président du Conseil général de la Haute-Savoie, représentant M. Christian Monteil, président du conseil général de la Haute-Savoie, se félicite de ce que ce colloque traite du rattachement de la Savoie et de Nice vu par l’Europe entière de l’Atlantique à l’Oural. Il indique les manifestations qui auront lieu en HAUTE-SAVOIE sous l’égide du Conseil général pour 2010, année du 150ème anniversaire de l’évènement :
-5 expositions ;
- un colloque sur l’histoire du rattachement, suite à celui d’aujourd’hui ;
- la réédition en partenariat avec le Conseil général de SAVOIE du livre d’illustrations « Nice et Savoie » ; des photos actuelles de mêmes sites seront mises en face des
lithographies de l’époque ;
- un film.
M. Denis VARASCHIN, professeur à l’Université remplaçant M. Gilbert Angénieux, président de l’université de Savoie, retenu par le
conflit actuel dans les universités.
Matinée sous la présidence du Professeur SOUTOU, qui indique l’importance d’aller aux sources originales dans les chancelleries européennes, car l’affaire de la SAVOIE et
de NICE se place dans le contexte du Traité de VIENNE de 1815 lequel stipule que toute modification des frontières issues de ce traité doit être soumise aux signataires du traité.
1.1 M. Yves Kinossian, directeur des archives départementales de la Haute-Savoie : Le contexte de l’Annexion (1848-1880) dans les fonds conservés aux Archives départementales de la Haute-Savoie.
Les archives sardes sont éclatées car il n’y a pas de conservation centralisée au niveau territorial. Les services producteurs principaux sont les intendances et les bureaux de l’insinuation. Les intendances ont un plan de classement fixé par une circulaire de 1836, avec des affaires générales (31 entrées) et des affaires par communes (8 entrées).
Les archives françaises ont leur plan de classement fixé en 1841, introduit en Savoie en 1860, évidemment très différent du Sarde.
Deux exemples de documents archivés sont cités (NB : durant le colloque, les spécialistes citent surtout les documents les moins connus, en vue de
susciter des études)
Un appel au peuple anglais du 7 février 1860, contre l’annexion, œuvre de Savoisiens.
Le rapport NOBLEAU, inspecteur général des prisons françaises ; c’est un audit sur l’état des prisons savoyardes au moment de l’annexion. Notamment ce rapport indique ce qui différencie le système carcéral sarde :
- absence
de costume pénal pour les détenus ;
- absence
de travail pour les détenus ;
- les
prisonniers mêlés selon leur peine.
Un problème de circonstance : avec le retrait des autorités sardes, se pose la question de la nourriture des prisonniers, les fournisseurs de denrées alimentaires étant réticents, ne sachant pas comment ils allaient être payés par les nouvelles autorités.
1-2 Mme Florence Beaume(directrice, archives départementales de l’Ain) et Mme Hélène Viallet (directrice, archives départementales de l’Isère).
Les sources des archives départementales de l’Ain et l’Isère et l’Annexion.
Ain.
Les archives politiques préfectorales ont brûlé en 1885. Il y a donc peu de choses.
Par contre les archives douanières entre l’Ain et la Savoie sont intéressantes, mais très peu fournies.
Les préfets et sous-préfets se soucient assez peu des relations avec la Savoie, mais beaucoup de celles avec la Suisse, notamment les individus dangereux réfugiés en Suisse.
Pour l’opinion publique, l’annexion semble aller de soi, comme quelque chose d’inexorable. Les notables et les journaux utilisent un langage convenu : les barrières qui tombent, le
retour à la mère patrie de la Savoie, on se félicite, on se congratule…On réactive les références historiques : l’église de BROU, l’annexion du BUGEY à la France en 1601…On pense au
développement du commerce, à la suppression des postes douaniers, à la mise en concordance du réseau routier.
Isère.
Les populations sont dans le même état d’esprit politique que celles de l’Ain, l’annexion étant perçue comme un phénomène inéluctable et naturel.
Les autorités préfectorales, comme dans l’Ain, surveillent les politiques étrangers dangereux, notamment le libéral italien MAZZINI et préparent le voyage impérial de 1860 en Savoie.
Au point de vue économique, le grand problème est le chemin de fer. Le choix du passage de la ligne vers la Savoie par CULOZ, et non par LE PONT DE BEAUVOISIN est perçu comme une catastrophe. En
compensation, certains préconisent la création d’un arrondissement du PONT DE BEAUVOISIN, regroupant des communes actuellement sur l’Isère et sur la Savoie, et la fusion des 2 communes du PONT DE
BEAUVOISIN. Ce projet est très vite rejeté par les autorités françaises.
Discussion
L’organisation et les procès-verbaux du plébiscite de 1860 sont conservés aux archives départementales 73 et 74.
Quels mots employer ? Le Traité de Turin emploie le mot "réunion". En 1860, les populations locales parlent d’annexion, ce qui signifie une assimilation, notamment
juridique, avec le peuple français. Le mot annexion, en langue française et en diplomatie, n’a pas de sens péjoratif. Mais, il a pris une connotation négative après l’annexion de
l’Alsace-Lorraine en 1870 par l’Allemagne.. En 1960, dans un contexte politique tout autre (décolonisation et guerre d’Algérie), on parle de rattachem
1.3 Mme Florence Poirier (responsable, archives municipales et patrimoine, Cluses),et Mme Sabine Maciol (responsable, archives municipales, Annemasse).
Avant 1860, la province administrative du Faucigny est plus vaste que le Faucigny historique, puisqu’elle comprend la basse vallée de l’Arve, avec notamment LA ROCHE SUR FORON et ANNEMASSE.
Actuellement :
- 5
communes ont leur propre service d’archives : CHAMONIX, CLUSES, MEGEVE, LA ROCHE SUR FORON et ANNEMASSE
- 17 communes sont membres du service commun de gestion des archives ;
- 9
communes ont un plan d’archives disponible aux AD ;
Les problèmes des archives des petites communes sont le classement et la conservation.
Peu de choses sur les aspects politiques de l’annexion : en général, les archives communales conservent :
- les
procès-verbaux de la votation ;
- les
adresses éventuellement envoyées à l’Empereur sur l’attachement de la commune à la France ;
- les
prestations de serments des nouveaux maires, en général les anciens syndics ;
- les
dépenses pour les fêtes municipales liées à l’annexion ;
- la
réception des personnalités envoyées par Paris, notamment le voyage impérial de 1860.
Les conséquences directes de l’annexion :
- le
passage du système électoral censitaire sarde au suffrage universel ;
- la
tenue des délibérations du conseil municipal, celles-ci devant en France être obligatoirement reliées, contrairement à celles de conseils communaux antérieurs ; les
premières délibérations du régime français succèdent en général sans commentaires aux délibérations sardes ;
- la
tenue de réunions assez fréquentes entre les maires et l’autorité préfectorale ;- le
gouvernement français demande par écrit aux communes si le nom de département de Haute-Savoie doit être remplacé par département du Mont-Blanc ;
- les
recensements de population deviennent réguliers (ils étaient irréguliers sous le régime sarde) ;
- les
communes font de nombreuses demandes de subsides aux autorités françaises.
Les communes ont également dans leurs archives l’organisation des célébrations :
- du
centenaire du premier rattachement, en 1892 ;
- du
cinquantenaire de 1910, avec la visite du Président de la République FALLIERES ;
- du
centenaire de 1960, avec la visite du Président de GAULLE.
1.4 M. Sylvain MILBACH, Maitre de conférence, Université de Savoie : approche historiographiques de l'Annexion
Il rappelle l’intérêt géopolitique de l’annexion puisque c’est la première fois que sont touchées les frontières fixées par les puissances européennes au Traité de Vienne de 1815. D’où la nécessité que ces puissances ne s’y opposent pas, sous risque de guerre. Il estime que les historiens français qui ont écrit sur le sujet ont peu consulté les sources des puissances européennes, d’où l’intérêt de ce colloque.
Il cite des ouvrages intéressants :
TRESALLE ???
(1913), intéressant pour voir l’opinion publique à l’intérieur de la Savoie ;
Luc MONNIER (1930), traite particulièrement des sources suisses, et s’intéresse au parti pro suisse et au fait que le canton de Vaud est le plus favorable au rattachement à la
Suisse de la Savoie du nord ;
Paul GUICHONNET (1982) est une bonne vulgarisation ;
Jacques LOVIE, sur les premières années du régime français en Savoie.
Il insiste sur le rôle crucial des comités annexionnistes et de la mission des députés savoyards envoyés à Paris pour rencontrer Napoléon III.
Discussion
Vers le milieu de 19ème siècle, les autorités anglaises commencent à publier des documents d’explication et de propagande sur leur politique étrangère, les « blues books »
diplomatiques, très modernes dans leur conception. Les autres Etats européens sont contraints de les suivre dans cette politique explicative.
M. GUICHONNET indique qu’à cette époque, les Savoyards sont fascinés par la France et son aura.
La caricature est libre en Savoie, depuis le Statut de 1848. Napoléon III se plaint des caricatures imprimées en Savoie et vendues en France, notamment à Grenoble. Turin doit sévir et restreindre
la liberté de la presse.
1.5 Mme Monique Constant (adjointe au directeur, archives du ministère des Affaires étrangères, Paris), excusée. Sa contribution est lue par le professeur SOUTOU.
Les fonds du ministère des Affaires étrangères et l’Annexion
Les négociations se font entre les puissances du « concert européen », selon l’expression de l’époque, et entre initiés laissant à l’écart les petits pays. Par exemple, le légat de France (chef de la légation : ambassade de 2ème rang) à Berne n’est pas au courant des négociations. La question de base est la neutralité de la Savoie du nord, fixée par le Traité de Vienne de 1815. Jusqu’en 1857, les correspondances entre les ministères des affaires étrangères (notamment les instructions de négociation) et les diplomates se font par dépêches diplomatiques, très peu par télégraphe CHAPPE . En 1857 apparaissent les télégrammes diplomatiques, liés au développement du télégraphe électrique entre les capitales européennes. La marge de manœuvre des diplomates se réduit considérablement puisque, les jours cruciaux, plusieurs télégrammes peuvent être échangés dans chaque sens, entre le ministre des affaires étrangères et les négociateurs.
Les consulats de France à Nice et Genève, et l’agence consulaire de France à Chambéry jouent les agents d’influence.
Un nouveau centre de lecture des archives du ministère français des affaires étrangères, ouvert au public, a été ouvert à LA COURNEUVE, en région parisienne.
1.6 M. Bertrand Fonck (conservateur, Service historique de la Défense, Vincennes) : L'Annexion de la Savoie vue par les archives du Service historique de la
Défense
L’expédition de Rome (1848-1970) est bien documentée (cote G 7). Le fonds de la campagne d’Italie de 1859 est peu développé. Mais on peut consulter des monographies sur les régiments, imprimées ou manuscrites, indiquant ce qu’ils ont fait.
La mission du colonel français SAGET en 1859-1860, en Savoie, comprend 2 cartons de la sous-série G3, avec :
- le
retour des troupes françaises d’Italie traversant le territoire savoyard ;
- a
gestion militaire de la transition ;
- l’installation
des troupes françaises en Savoie ;
- le
licenciement de la Brigade de Savoie ( à l’époque 9 036 Savoyards servaient dans l’armée sarde).
Discussion : Les troupes de la Brigade de Savoie se distinguaient par leurs cravates rouges. La Brigade est devenue le 103ème Régiment d’infanterie
français, supprimé quelques années plus tard, l’armée française n’ayant pas d’unités recrutées en fonction de la province d’origine.
Presque tous les officiers supérieurs savoyards ont opté pour le Piémont.
1.7 M. Pierre Flückiger (directeur, archives d’État, Genève) : Les sources de l’Annexion de la Savoie à la France aux Archives d’État de Genève
Il signale que le Journal de Genève, entièrement numérisé, est disponible sur Internet et que les archives de Genève comprennent celles du département du Léman sous la Révolution et l’Empire.
Le processus d’annexion est source de craintes considérables pour la Suisse, notamment en ce qui concerne l’avenir de GENEVE, laquelle deviendra presque une enclave en territoire français. Aussi
le Gouvernement fédéral, conscient de la faiblesse de ses représentations diplomatiques à l’étranger, envoie des émissaires, non diplomates de profession, auprès des principales capitales
européennes.
Abraham TOURTE, genevois, ami personnel de CAVOUR, libéral comme lui, est envoyé en mission à TURIN, afin de faire respecter la neutralité de la Savoie du nord.
Augustin de la RIVE, genevois également, professeur de physique reconnu en Europe, est envoyé à Londres. Il échange par courrier avec le président de la Confédération helvétique, lesquels
courriers sont ouverts par la poste française…. Il demande comment s’habiller, comment recevoir. Le Président de la Confédération lui répond de se renseigner sur les usages à la cour de LONDRES,
et de dire que la Suisse est une petite république modeste où le faste est banni.
Durant les périodes cruciales, le Conseil d’Etat genevois (le Gouvernement du Canton) siège tous les jours, ce qui montre l’importance de l’affaire savoyarde.
Des rapports indiquent que les habitants du Chablais et du Faucigny sont dans l’ensemble favorables au rattachement à la Suisse (la pétition en faveur de la Suisse a recueilli 13 600
signatures). Les habitants de l’est du Chablais sont pour la Suisse à condition que la capitale du nouveau canton qui serait créé pour la Savoie du nord ne soit pas BONNEVILLE…
Un épisode : l’expédition genevoise sur THONON concernant 40 à 50 personnes.
L’occupation militaire par les Français de la ville d’ANNECY, en zone neutre, inquiète. D’autre part, des militaires français se promènent à GENEVE en uniforme, sans autorisation, sans que cela
semble poser problème.
1.8 M. Andreas Kellerhals (directeur, Archives fédérales suisses) : La Suisse et l'Annexion de la Savoie. Perspectives confédérales
Les archives fédérales ne concernent que l’activité du Gouvernement de la Confédération. L’annexion ne passionne pas les Suisses germanophones. Le principal problème est la neutralité du nord de la Savoie. Un moment, le Gouvernement suisse envisage d’occuper militairement la zone démilitarisée. Mais cette idée est rapidement abandonnée, le précédent de l’affaire de NEUFCHATEL trop récent. Depuis 1815, curiosité, le Canton de NEUFCHATEL faisait partie de la Confédération tout en ayant pour prince le Roi de Prusse. En 1856, suite à une révolte locale de certains habitants de NEUFCHATEL voulant abolir la principauté, soutenus par les autres Suisses, la Prusse menace de traverser la Suisse pour aller rétablir l’ordre à NEUFCHATEL. La guerre entre la Prusse et la Suisse est proche. Mais pour sauvegarder la paix, les puissances européennes, NAPOLEON III en tête, feront admettre au Roi de Prusse de renoncer à son titre de prince de NEUFCHATEL.
Les fonds d’archives :
- E2 :
affaires étrangères ;
- E27 :
affaires militaires ;
-
E4 : neutralité de la Savoie du nord ;
E5 :
zones franches autour de Genève.
Un livre intéressant : « l’annexion de la Savoie et la Suisse », de MOUNIER, publié vers 1930.
2. Jeudi 19 mars 2009, à 9h30, à Annecy ( Présidence de séance : Professeur VARASCHIN)
2-1 M. Victor Avdeev
(chercheur, université d’État de Moscou Lomonossov), :Le problème de l'Annexion de la Savoie dans les archives et l'historiographie de la Russie
La Russie s’intéresse à Nice surtout, à la Savoie un peu moins, pour 3 raisons :
- le
Gouvernement russe ne souhaite pas remettre en cause le Traité de Vienne ; il est, comme l’Autriche, contre le principe des nationalités ; la Russie étant un empire multiethnique, il ne
veut pas que l’unité italienne vienne donner des idées aux sujets du Tsar : polonais, baltes ou finlandais, sans parler des Musulmans d’Asie centrale ou du Caucase ;
- il
ne souhaite pas non plus que les révolutionnaires italiens comme GARIBALDI prennent langue avec les révolutionnaires russes ;
- l’Impératrice,
mère de l’Empereur ALEXANDRE II, ALEXANDRA FEDOVRONA, avait acheté un terrain de 24 hectares, à VILLEFRANCHE SUR MER, dans le Comté de Nice, avec l’argent provenant de la vente de l’un de ses
colliers ; une résidence fut construite pour la villégiature de certains membres de la famille impériale, avec des annexes pour les membres de la marine russe accompagnant la famille
impériale (le frère d’ALEXANDRE II, le grand-duc CONSTANTIN étant amiral, chef de la marine) ; d’autres aristocrates russes venaient en villégiature à NICE.
Chaque année le ministère russe des affaires étrangères rédigeait un rapport à l’intention de l’Empereur. Celui de 1860 insiste sur les risques pour l’équilibre de l’Europe de l’affaire Savoie Nice. Malgré cela, ALEXANDRE II a accepté, en espérant que NAPOLEON III le soutiendrait dans la récupération de droits de navigation russes dans la Mer Noire, perdus suite à l’affaire de Crimée. Les Russes ont tenu à ce que le transfert de souveraineté apparaisse comme une cession entre souverains, et non comme une volonté des peuples de Savoie et de Nice.
A noter que les historiens soviétiques ont beaucoup analysé l’unité italienne ; suivant l’analyse de GARIBALDI, ils ont vu CAVOUR comme un traître à sa patrie, et NAPOLEON III comme un prédateur.
2-2 M. Dieter Heckmann (conservateur général, Archives secrètes de Prusse, Berlin) : Conséquences de l’Annexion de la Savoie et de Nice sur la production des dossiers en Prusse
Après avoir décrit de façon très intéressante les rouages du Gouvernement du Royaume de Prusse, l’orateur indique que beaucoup d’archives prussiennes et allemandes, notamment militaires,
ont été détruites lors de l’incendie du château de POSTDAM en 1945.
Le principal souci du Gouvernement prussien était le devenir des territoires neutres du Chablais et du Faucigny.
2-3 M. Leopold Auer (directeur honoraire, Archives nationales d’Autriche, Vienne), Sources et bibliographie autrichiennes autour de l’Annexion
A l’époque, le Gouvernement de VIENNE, empêtré dans la gestion de la question hongroise, considère que l’hégémonie de l’Autriche sur le nord de l’Italie est vitale pour l’Empire autrichien.
Les archives autrichiennes sont accessibles par internet. Le dossier de la Savoie est compris dans celui de l’unité italienne.
Le baron HUBNER, ambassadeur d’Autriche à PARIS est inquiet des campagnes de presse en France, orchestrées par le pouvoir impérial, contre l’Autriche. Il apparaît que les craintes sont les
suivantes :
- pour la Confédération germanique, que l’annexion de la Savoie ne soit le prélude à l’annexion d’autres territoires francophones
comme la Belgique ;
- pour
la Suisse, le viol de la neutralité du nord de la Savoie ;
- pour
la principauté de Monaco, territoire qui deviendrait enclavé dans la France.
Les diplomates autrichiens paraissent peu informés des négociations secrètes entre la France et le Piémont, notamment l’entrevue de PLOMBIERES, contrairement au Vatican et à
l’Angleterre.
L’Empereur FRANCOIS-JOSEPH d’Autriche s’intéresse personnellement à l’affaire de l’annexion.
2-4 M. Gianfranco Armando (archiviste, Archivio Segreto, Vatican) : Les sources de l’Archivo Segreto Vaticano et l’Annexion
Les Papes, au 19ème siècle sont très attachés à l’existence des Etats pontificaux, car il leur semble impossible, au point de vue de leur mission spirituelle, d’être les sujets de l’un des princes chrétiens, par exemple le Roi de la future Italie. D’un autre coté, ils n’ont rien contre le principe de l’unité italienne, voulu par la bourgeoisie de l’Italie du nord. Les Etats pontificaux n’ont pas d’armée. Ils sont protégés, de 1848 à 1870 par des troupes françaises et autrichiennes, véritables « forces d’interposition » , contre les visées des révolutionnaires italiens.
Les archives comprennent les lettres des évêques savoyards à Rome, notamment celles de Mgr BILLET, archevêque de CHAMBERY, et figure de proue de l’épiscopat savoyard. Les évêques de Savoie veulent :
- le
maintien des 4 diocèses existants (la logique française en aurait voulu 2, un par département ;
-la non publication de la partie du Code civil français relatif au mariage ; en effet, en Savoie, il n’y a que le mariage religieux ; or NAPOLEON III veut l’application en Savoie et à
Nice des lois françaises sans restriction ;
la non application de certains articles organiques annexes au Concordat français de 1802, notamment ceux qui donnent un rôle à l’Etat dans la nomination des évêques ;
-le maintien des 6 fêtes religieuses sardes chômées (Epiphanie, Fête-Dieu, fête du saint patron de chaque diocèse, 8 décembre….) supplémentaires par rapport aux 4 fêtes chômées en France depuis
le Concordat (Noël, Ascension, 15 août et Toussaint).
Après 1860, les évêques se plaignent de la non répression par les autorités civiles du travail du dimanche.
En résumé, la Papauté ne s’est pas opposée à l’annexion, car elle n’en avait ni le goût, ni la force.
Discussion
Il n’y a dans les archives secrètes du Vatican, aucune lettre personnelle du Pape PIE IX sur le sujet de Savoie et de Nice, mais seulement du Secrétaire d’Etat (ministre des affaires étrangères),
le cardinal ANTONELLI.
Le Vatican a, à l’époque, des nonces apostoliques dans les principaux pays catholiques : France, Espagne, Autriche, Piémont (mais les relations diplomatiques avec le Piémont sont rompues en
1850) …. Ailleurs (Londres, Berlin…), il y a des délégués apostoliques. Le réseau des nonces se développera beaucoup au 20ème siècle.
L’Autriche, comme la Russie a accepté l’annexion car c’est juridiquement une cession entre princes, et non le résultat d’une volonté démocratique.
L’Europe ne voulait pas que la guerre se déclare pour l’affaire de la Savoie et de Nice, mais NAPOLEON III a pris le risque de la déclencher.
L’idée de l’annexion était dans l’air bien avant que les archives diplomatiques n’en traitent ; en 1858, une publication jésuite en parle.
3. Vendredi 20 mars, 9h30, Chambéry, Archives départementales de la Savoie
Allocutions officielles par M. Hervé Gaymard, président du conseil général de la Savoie et M. Gilbert Angénieux, président de l’université de Savoie, représenté par le Professeur VARASCHIN.
M. GAYMARD indique que pour l’anniversaire de 2010, le Conseil général de la Savoie prépare, en lien avec le Conseil général de la Hte-Savoie la réédition de l’ouvrage
« Nice et Savoie », ainsi qu’un autre ouvrage sur l’histoire des 2 conseils généraux depuis 1860 à nos jours.
M. VARASCHIN indique que les actes du présent colloque seront publiés à l’automne 2009
3-1 M. Jean Luquet (directeur, archives départementales de la Savoie) : Les sources des archives départementales de la Savoie et
l’Annexion
Les archives sardes produites entre 1815 et 1860 ont été transférées vers 1880 des administrations françaises ayant pris la suite des administrations sardes aux archives
départementales.
Le fond de l’annexion comprend notamment :
- la
définition géographique des 2 nouveaux départements ;
-
la mise en œuvre en Savoie du Concordat et du Code civil français ;
-
la mission du sénateur LAITY.
L’administration sarde est bien structurée ; elle veut avoir l’oeil sur tout. Les archives des intendances possèdent les descriptions des communes, notamment au niveau économique (mines,
manufactures), qui sont sont beaucoup plus précises que les descriptions ultérieures des sous-préfectures du régime français.
Les séries sur les délits forestiers sont très intéressants pour observer le changement de culture entre les 2 régimes. Il en est de même de l’installation des perceptions et des hypothèques
remplaçant les bureaux de l’insinuation. La mappe sarde est restée en vigueur jusqu’en 1946 dans certaines communes (UGINE).
L’installation de l’administration française a été rapide et ferme, soucieuse de fermer rapidement la parenthèse sarde, tout en ménageant les populations. On peut dire que le régime
français est définitivement installé en 1865.
A noter le grand intérêt du fond privé de l’archidiocèse de CHAMBERY, ainsi que les collections de journaux. Les journaux satiriques et les affiches politiques ont été numérisées et sont sur le
site des archives départementales.
Il est possible de dire que la population savoyarde en 1860 était bien informée des enjeux de l’annexion.
Il manque les archives sur les carabiniers et la police (documents détruits au moment de l’annexion ou envoyés à TURIN par les derniers administrateurs sardes ??).
3-2 Mme Simonetta Tombaccini-Villefranque (attaché de conservation, archives départementales des Alpes-Maritimes) : Notes sur les sources d’archives publiques et privées pour l’histoire de l’Annexion de Nice
Les archives disponibles sont les suivantes :
- archives
départementales des Alpes maritimes ; rien sur l’intendance générale sarde ; rien sur la Cour d’appel chargée de vérifier la régularité du plébiscite ; presque rien sur le consulat
de France à NICE ; dossiers sur le sénateur PIETRI (équivalent pour NICE du sénateur LAITY) ; dossiers sur la famille CORBONE, banquiers influents à Nice ;
- archives
municipales de NICE, très riches, avec notamment les dissensions entre conseillers communaux pour ou contre la France ; il apparaît que les habitants du Comté de Nice, surtout ceux habitant
à l’est, tous de langue italienne, sont très attachés au Roi sarde et au Piémont ;
- archives
diocésaines de NICE ; l’évêque semble très attaché au Roi et demande à être délié personnellement de son serment de fidélité à VICTOR-EMMANUEL II ;
- archives
de VINTIMILLE ; la commune est divisée en 2 parties, française et sarde ; 330 habitants du Comté de Nice y ont transféré leur domicile pour rester sardes (d’autres sont allés dans
d’autres villes sardes : on parle de diaspora niçoise).
Discussion : Les fonctionnaires sardes d’encadrement ont été de suite remplacés par des fonctionnaires « des vieux départements français ». Par contre, les fonctionnaires d’exécution sont restés en place. A Nice, se posait en plus le problème de la connaissance de la langue française, mais la plupart des élites étaient bilingues. A noter que la langue officielle du ministère des affaires étrangères italien a été la langue française jusqu’en 1895.
Après l’annexion, il semble que la toponymie n’ait pas beaucoup changé. L’administration française a distribué aux élus municipaux les différents codes de la réglementation française.
Pour la frontière, en 1860, on a utilisé les limites des communes et des intendances ; ce n’est qu’après que l’on a réglé les problèmes locaux ; la ligne de crête n’a pas été utilisée
en 1860.
A NICE ville, le vote a donné 10 "non", (le score de MENTON est plus élevé), avec un taux d’abstention assez important.
3-3 Mme Martine Plouvier (conservatrice, Archives nationales, Paris) : Les sources dans les fonds des Archives nationales et l’Annexion
Les dossiers (notamment ceux de la Maison de l’Empereur) comprennent :
- des
adresses de villes, de corps de métiers, de religieux, à l’Empereur ;
- des
comptes sur les fêtes et hommages publics ;
- la
mise en place des nouvelles administrations : pour l’armée, la durée du service passe de 11ans, régime sarde, à 7 ans, régime français ; le dépôt légal de la presse, (41 déclarations de
journaux en Savoie, 38 en Haute-Savoie) ; travaux publics ; assistance publique ; beaux-arts ; sourds-muets de COGNIN ; haras d’ANNECY ; légion d’honneur (voir la
base de données LEHONOR).
3-4 Mme Nadine Gastaldi (conservatrice, Archives nationales, Paris) : L’administration des Cultes en Savoie après l’Annexion : les sources d’une intégration au système français et à ses exceptions
En 1860, l’administration française des cultes, issue du Concordat de 1802, est à son apogée, avec 50 000 personnes rétribuées par l’Etat (prêtres, pasteurs, rabbins et imams, pour ces derniers, en Algérie seulement), pour un budget de 55 millions de francs (13 % du budget de l’Etat), et une police des cultes assez tatillonne.
Il existe trois types de cultes :
-
lescultes reconnus : catholicisme, réformé, luthérien, judaïsme, et en Algérie, islam ;
- les
cultes autorisés pour les étrangers en France (orthodoxie pour les Européens de l’est, anglicanisme …) ;
- les
autres cultes non publics, qui doivent obtenir une autorisation pour leurs réunions (pentecôtistes, évangélistes…).
Les congrégations catholiques contemplatives ne sont pas autorisées en France.
Vu de PARIS, la Savoie est une région très croyante, avec un clergé raisonnable, les prêtres étant réputés modérés.
L’application à la Savoie du concordat pose les problèmes suivants :
- la
prière au chef de l’Etat (l’Empereur) n’est pas dite tous les dimanches ; cette anomalie est vite corrigée, le clergé ayant fait savoir qu’il croyait qu’elle devait être dite uniquement les
jours de fête ;
- contrairement
à ce qui se passe pour les « vieux départements », les congrégations religieuses sont autorisées (comme les Capucins de THONON) ;
-
des difficultés apparaissent pour le Mont-Cenis, l’évêque de Maurienne voulant absolument que l’établissement religieux de ce col dépende de lui, alors qu’il dépend politiquement du
Piémont ;
- les
vicaires régents (vicaires chargés des fonctions d’instituteur), interdits en France, mais nombreux en Savoie ; un rapport de M. AMY, chef de bureau à la direction française des cultes
permet de résoudre le problème par une astuce juridique ;
- le
salaire des professeurs de séminaire (non rétribués par l’Etat en France) ; solution : on augmente les bourses des étudiants ecclésiastiques ;
- nomination
d’un architecte des bâtiments ecclésiastique par département ;
- le
problème principal soulevé est l’application de la partie mariage du code civil français (mariage obligatoire à la mairie) ; l’épiscopat demande que le système sarde (mariage religieux
valant mariage civil) soit maintenu ; NAPOLEON III refuse en raison de l’unité du peuple français.
De nombreuses demandes de subventions pour les églises sont envoyées aux autorités françaises.
En résumé, l’adaptation au régime français est rapide en matière de cultes.
Discussion : Il y a aux archives nationales des dossiers sur :
- les
convulsionnaires de MORZINE ;
- les
élections législatives de 1863 où M. de VIRY (soutenu par l’évêché d’ANNECY) se présente à tort comme candidat officiel ayant le soutien de l’Empereur ;
-
les « fausses » apparitions de la Vierge en Maurienne ;
- la
nomination de Mgr BILLET, archevêque de CHAMBERY en tant que cardinal en 1861.
3-5 M. Marco Carassi (directeur, Archives d’État de Turin) : Thème initial « Céder à la France le berceau de la Maison de Savoie : une
décision politique difficile, vue à travers les correspondances confidentielles du premier ministre comte de Cavour » devenu « Documents disponibles aux Archives d’Etat de
Turin ».
Ces documents sont principalement :
- Documents
préparatoires au Traité de Turin : dette publique savoisienne ; reprise des contrats publics ; percement du tunnel du Mont-Cenis ; carrières des fonctionnaires militaires et
civils ; inamovibilité des magistrats ; conservation des biens pour les sujets restant de nationalité sarde ;
- Tracé des
frontières, avec la Convention de délimitation du 7 juin 1861 : passage de la frontière nouvelle par les troupeaux, par les paniers d’olives et de fleurs d’oranger à Nice ; les thèmes
des cols du Petit Saint-Bernard et du Mont-Cenis sont abordés, mais pas celui du sommet du Mont-Blanc ; on décide de graver des rochers, de mettre des bornes frontière, de redessiner
certaines parties de la frontière ;
- Documents
sur l’organisation de l’Etat : correspondances entre les intendants et le ministère sarde de l’intérieur ; correspondances entre la légation de France à Turin et le ministère sarde des
affaires étrangères ; pétition d’habitants du Val d’Aoste demandant à suivre le sort de la Savoie.
Les correspondances de CAVOUR ont en principe été publiées.
3-6 Mme Cinzia Maria Aicardi et Mme Stefania Ruggeri (archivistes, Archivio Storico Diplomatico, Rome)
Sources pour l’histoire de la Savoie conservées aux Archives historiques du ministère italien des Affaires étrangères.
Les conférencières indiquent les sources disponibles.
3-7 Table ronde sur les sources des archives municipales en Savoie (ou l’apprentissage de la démocratie dans les communes de Savoie) :
M. Alban LEVET, archiviste intercommunal en Savoie indique les documents disponibles dans certaines mairies : élections sardes de 1848, milices communales, militaires savoisiens optant pour la France ; musiques jouées par les harmonies municipales ; frais engendrés par le voyage impérial en Savoie durant l’été 1860 ; opinions contre l’annexion.
Mme Mélanie SERAPHIN, archiviste municipale de CHAMBERY indique ce que l’on peut trouver dans les archives des villes d’AIX LES BAINS, ALBERTVILLE, BOURG SAINT-MAURICE, ANNECY et CHAMBERY (la mairie de CHAMBERY a brûlé en 1862). Elle indique aussi les principales modalités des fêtes célébrées en 1910 et 1960 pour les 50ème et 100ème anniversaires de l’annexion.
17h : Conclusion par M. Georges-Henri Soutou (Membre de l'Institut, professeur émérite, Paris Sorbonne Paris IV).
M. SOUTOU se félicite de l’excellente collaboration, ce qui n’est pas toujours le cas, entre historiens et archivistes pour faire avancer les connaissances.
Il indique que le prochain colloque aura lieu en 2010.
Comité scientifique et d’organisation
Yves Kinossian, directeur des archives départementales de la Haute-Savoie
. Jean Luquet, directeur des archives départementales de la Savoie
. Sylvain Milbach, maître de conférences de l’université de Savoie
. Georges-Henri Soutou, membre de l'Institut, professeur émérite de l’université Paris Sorbonne Paris
IV
. Denis Varaschin, professeur, vice-président du conseil d’administration de l’université de
Savoie